La discrimination à l’embauche suivant le patronyme des candidats est aujourd’hui toujours d’actualité d’après de nombreuses études réalisées sur le sujet et malgré les multiples campagnes de lutte réalisées par le passé.
La loi interdit de discriminer un candidat à l’embauche selon 21 critères (âge, sexe, patronyme, orientation sexuelle, apparence, religion, etc.), mais c’est le critère du patronyme que le gouvernement a décidé de tester, celui-ci étant apparemment le premier soumis à discrimination.
Annoncée en mai 2015 par François Rebsamen - alors ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue Social - une campagne de « testing » va être réalisée à compter du mois d’avril 2016, pour une période de trois mois, afin d’identifier si les candidats portant des noms à consonance arabe sont victimes de discrimination à l’embauche.
L’objectif de cette campagne ? Faire prendre conscience aux entreprises « des biais qui se produisent en matière de discrimination lors du recrutement ».
Cette campagne va tester une cinquantaine d’entreprises affichant un flux régulier de recrutements et comptant plus de 1 000 salariés. Deux candidatures similaires - même diplôme, même expérience professionnelle – parviendront à ces entreprises, sauf qu’une des candidatures portera un nom à consonance arabe.
La question de la pertinence de ce mode opératoire se pose alors. L’annonce officielle de cette campagne de testing destinée à tester des entreprises au hasard, l’annonce de sa durée, de son calendrier et de son mode opératoire risquent de fausser les résultats, les entreprises étant quelque peu averties.
Par ailleurs, ce testing ne porte que sur la première phase du recrutement : la présélection sur CV. Or, des discriminations peuvent survenir après lors des phases suivantes du processus de recrutement ou même pendant tout le déroulement de la carrière du salarié.
De plus, ne tester que des grands groupes alors que l’emploi en France se situe majoritairement dans les PME, ne paraît pas non plus très pertinent.
Les résultats de ce testing seront publiés en septembre 2016, mais les noms des entreprises testées resteront anonymes. La portée de la démarche s’en trouve ainsi diminuée, même si nous connaissons déjà tous les résultats, de nombreuses études ayant déjà été réalisées sur le sujet.
Reste à savoir désormais quelles seront les actions du gouvernement qui en découleront et quel impact cela aura sur les entreprises…