Aujourd’hui, tout le monde connaît la situation critique de l’assurance chômage, gérée par l’Unédic suivant les décisions des partenaires sociaux (patronat et syndicats), qui s’endette année après année de façon colossale.
Selon l’Unédic elle-même, la pérennité du régime d'assurance chômage pourrait rapidement être remise en cause, puisque sa dette atteindra 29,4 miliards d’euros fin 2016 et continuera d’être creusée les années suivantes pour atteindre 35 milliards d’euros fin 2018.
Pourtant des mesures avaient été prises afin de réaliser des économies substantielles mais insuffisantes chiffrées à 1,9 milliard d'euros entre 2014 et 2016 puis à 450 millions d'euros annuels en rythme de croisière.
Des efforts à court-terme vont donc être indispensables afin d’assurer la pérennité du régime d’assurance chômage. Ce sera l’objet des négociations qui seront entamées autour de la convention d’assurance chômage le 22 février prochain entre les partenaires sociaux. Il s’agit là d’un rendez-vous extrêmement important au vu de la situation économique de la France et du nombre de demandeurs d’emploi concernés par le sujet. Nous espérons tous que ce rendez-vous débouchera sur un accord raisonné et raisonnable entre les partenaires sociaux, même si le bras de fer devrait être rude entre syndicats et patronat.
Au terme de ces négociations, si les partenaires sociaux ne s’accordent pas, le gouvernement s’est engagé à prendre ses responsabilités et à étudier toutes les pistes envisageables (y compris la dégressivité), pour aboutir à un nouveau décret visant à réduire le déficit de l’assurance chômage.
A priori, la dégressivité des allocations chômage ne devrait pas entrer dans le giron des négociations contrairement à ce qu’aurait pu souhaiter le gouvernement, puisque celle-ci avait été testée entre 1992 et 2001 sans impact effectif sur l’incitation au retour à l’emploi.
Une piste qui pourrait être étudiée serait l’abaissement du ratio d’allocation chômage à 0,9 jour indemnisé pour un jour cotisé, au lieu de 1 jour indemnisé pour un jour cotisé actuellement. Nul doute qu’une telle mesure aura des répercussions sur le moral des demandeurs d’emploi et sur leur train de vie, d’autant plus que la moitié des chômeurs en France touchent moins de 500 euros par mois d’indemnités.
Le montant des indemnités chômages pourrait lui aussi être abaissé, passant de minimum 57% de son ancien salaire brut à 49%. Ceci permettrait une économie d’environ 1 milliard d'euros en échange d’un effort de 800 euros par an par demandeur d’emploi.
Une autre piste à l’étude pourrait être une hausse des cotisations, celles-ci étant inchangées depuis 2007. Cette piste a été soufflée par la cour des comptes, dans un rapport remis à l’Unédic le 12 janvier dernier.
Une piste qui fera également couler beaucoup d’encre et jaser le corpus politique serait de raccourcir la durée d’indemnisation de 100 jours, alors qu’aujourd’hui elle est de 2 ans maximum pour les moins de 50 ans et de 3 ans pour les plus de 50 ans. Il s’agit d’une des durées d’indemnisation les plus élevées d’Europe. A noter que nous battons également le record européen du plafond mensuel d’indemnisation fixé actuellement à 6 200 euros.
Le combat entre syndicats et patronat s’annonce rugueux pendant ces négociations, mais il faudra aboutir à un accord, sans quoi le gouvernement entrera sur le ring pour peut-être nous resservir une dégressivité des allocations chômage version 2016.
Une chose est sûre, la situation des demandeurs d'emploi ne sera plus la même après ces négociations. Et vous, qu'en pensez-vous ?